Paris 80 “Pulsations“ s'expose dans Paris-Londres 1962-1989 “Music Migrations“ au Musée de l'Histoire de l'Immigration à Paris du 03/2018 au 01/2020



En 1972, Bill Akwa Bétotè quitte le Cameroun pour Paris. Et une passion depuis l'enfance : la photographie; incongruité sur le continent noir où l'image se charge d'une symbolique puissante.
 

Armé de sa chambre noire, il signe ses premières photos et ses premières galères dans les médias noirs tels que Jeune Afrique, Afrique-Antilles, Muziki Magazine, Bingo...Et s'engage définitivement dans la profession, tel un privé dans Babylone.

Puis rapidement il sera l'un des premiers photographes africains à collaborer avec la presse française. De Libération au Nouvel Observateur en passant par Cosmopolitan...

Akwa Bétotè, c'est en effet, un regard qui fixe sur la pellicule l'émergence de nouvelles cultures aux colorations métisses; avec Paris et ses banlieues comme port d'attache. Un travail insolite, inédit, un regard noir d'un mutant sur les mutants qui participe tant aux instants fugitifs de la rue, de la nuit, des visages quotidiens qu'aux vibrations des lieux qui naissent et meurent...
 

Une photographie qui puise sa vitalité dans le mouvement, le plaisir de la surprise, l'impertinence du regard, la liberté du langage...En tout cas l'arrivée d'un photographe au regard intime et profond qui mêle incongruité et macro-histoire, et crée sa propre dynastie.

Akwa Bétotè est un photographe des milieux, un témoin, un sujet , une langue en lui même, pas seulement celle des images mais celle qui permet de parler de l'image dans quelque circonstance, dans quelque endroit que ce soit.

 

Jacques Matinet